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Une musique rituelle

La musique des Cinq Éléments était utilisée non seulement comme arme politique et divertissement, mais était aussi essentielle lors de rituels religieux pendant la période des Royaumes Combattants. Comme vu précédemment, la culture chinoise repose sur les relations entre les humains et le monde des esprits, l’univers. Ainsi, des rites de contact étaient organisés en accord avec le cosmos, parmi lesquels on retrouve des sacrifices accompagnés de chants et de musiques propres à la divination.

 

La musique était aussi utilisée comme intermédiaire entre le Ciel et la Terre lors d’une mort. En effet, de récentes découvertes ont montré que certains carillons étaient utilisés lors d’exhumations, mais que d’autres étaient enterrés avec le mort et n’avaient jamais servis. Ainsi le rôle des carillons devient essentiellement funéraire, et tout le symbolisme de la culture chinoise prend place.

Entretiens: “La fonction de la musique est de concilier, d’accorder les gens; la fonction du rite est de distinguer, de différencier les gens. l’accord mènera à l’harmonisation; la distinction mènera à se respecter. Trop d’emphase sur la musique, conduit au mélodrame; trop d’accent sur l’étiquette, mène à l’aliénation.”

Comme vu précédamment, pour Confucius, la musique est un chemin vers la vertu et l’harmonie intérieure. Il est donc logique que cette dernière avec les rites occupe aussi, selon lui,  une place essentielle dans la culture chinoise.

Celui-ci se voyait comme ayant le devoir de rétablir le système des Zhou où ces deux facteurs ont justement une place “suprême” dans l’organisation du pays (礼乐制度). Pour lui si ces systèmes étaient appliqués alors il n’y aurait plus de chaos ou de mécontentements au sein du monde.

Les soixante-quatre cloches du marquis Yi de Zheng accordées et disposées en position de jeu prouvent les fins rituelles de la musique à l’époque. D’un autre côté, les trente-six cloches trouvées à la tombe numéro deux de Leigundun, dans le désordre et inutilisées, laissent supposer que des instruments sont enterrés avec les morts dans une optique symbolique et de croyances religieuses. Finalement, ces instruments étaient aussi utiles d’un point de vue social, tandis que leur disposition indiquait le cadre social du défunt ou de la défunte. En effet, dans ce cas ci, les cloches prenaient la forme d’un ‘L’, attribuée à un poste de ministre ou haut fonctionnaire. Les palais étaient réservés aux rois, par exemple ; mais on retrouve aussi des codes pour les gentilshommes ou encore les princes vassaux.

Pour conclure, il est possible de dire que la musique chinoise des cinq éléments est en complète harmonie avec la théorie du yin et du yang, et représente pour les chinois un intermédiaire entre la Terre et un au delà très proche. Elle devient donc emblématique des théories qui constituent les pensées chinoises.

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